12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 10:52
 
 
 
 

« Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14).

C’est dans ce monde de terreur, de violence et de mort que Jésus, le Fils de Dieu a planté sa tente. Le Seigneur passe dans notre vie ébranlée par des événements tragiques. Il vient là où soudain la mort jaillit.

Que peuvent dire les chrétiens sur ce qui s’est passé le 7 janvier et le 13 novembre derniers ? Que peut faire l’Église ? Nos mots sont parfois si pauvres, nos actions de paix et de fraternité si petites et tant de fois anéanties.

Notre premier devoir est de compatir envers ceux qui ont été touchés par les attentats.

Nous pouvons ensuite prier : « Dieu de paix, apporte ta paix à notre monde violent : la paix dans le cœur de tous les hommes, la paix entre les nations de la terre. Fortifie-nous dans l’espérance et donne-nous la sagesse pour œuvrer inlassablement pour un monde de justice et de paix. »

Il nous faut dire ensuite que nous croyons en un Dieu qui nous accompagne dans la détresse et non en un Dieu qui punit et anéantit les pécheurs : « Je ne ne prends pas plaisir à la mort de qui que ce soit, oracle du Seigneur. Convertissez-vous et vivez ! » (Ez 18, 32).

Le risque est toujours de tomber dans la conception de ceux qui sèment haine, terreur et division en mettant Dieu au service de leurs idées et de leurs décisions. Cette instrumentalisation de Dieu est inadmissible. Ce n’est pas en ce Dieu que les chrétiens croient. Et si le mal répond au mal, quand le mal finira-t-il ?

« Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14).

Le Christ est venu planter sa croix et sa victoire au cœur de nos vies. L’hymne du Vexilla Regis écrite par le poète chrétien Venance Fortunat, évêque de Poitiers, et chantée pour la première fois le 19 novembre 569 peut nous servir de prière en ces temps difficiles. Pendant les guerres de Vendée, c’était l’hymne que chantaient les vendéens avant la bataille, en particulier la strophe « Ô crux ave, spes unica :

Je te salue, ô Croix, seul espoir des vivants
En ces jours douloureux de larmes s’abreuvant,
Augmente aux cœurs des bons l’immortelle justice,
Et pardonne aux pécheurs leur mortelle malice. »

La parole que l’Église peut dire n’est même pas une parole (devant l’horreur, le mieux est de se taire), mais un signe : la croix. Dieu dépose sa vie sur la croix, instrument de supplice transfiguré par la vie du Christ.

La croix est la table de l’eucharistie où Dieu dépose la coupe du salut.

La croix et la crèche où Jésus naît se rejoignent. « De la crèche au crucifiement, Dieu nous livre un profond mystère. De la crèche au crucifiement Dieu nous aime inlassablement » (Chant de Noël Il est né le divin enfant).

Je souhaite que Noël soit cette année, pour les croyants et les non-croyants un moment d’espérance, de bonheur passé en famille, de lumière apaisante alors que nous sommes touchés par des événements dramatiques. « Le Verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme » (Jn 1, 9).

Que le Dieu de la paix vienne habiter nos cœurs ! 


Agen, le 8 décembre 2015

Mgr Hubert HERBRETEAU
Évêque d’Agen

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Publié par paroisses du 47